La troisième voie

En plus des nouveaux modèles, CFMOTO a présenté à l’EICMA 2023 un trois cylindres qui équipera la nouvelle moto sportive de milieu de gamme sr, mais qui ne sera évidemment qu’une première étape

L’EICMA 2023 a été un incroyable festin de nouveautés, la Chine y jouant le rôle principal. Il n’est pas difficile d’imaginer un avenir composé essentiellement de motos chinoises, ou en tout cas de motos produites en grande partie là-bas : c’est inévitable.

Mais il y a Chine et Chine. Beaucoup d’entreprises chinoises n’ont pas à proprement parler encore d’identité propre et continuent à faire ce qu’elles savent faire le mieux : copier-coller (rappelons qu’il n’y a pas de protection particulière des droits d’auteur en Chine). Mais elles ne sont pas toutes comme ça. D’autres entreprises ne ménagent pas leurs efforts et semblent vouloir s’imposer sur le marché avec leur propre personnalité. CFMOTO en est un exemple : le capital chinois combiné au design et à la technologie européens est une formule qui porte ses fruits. Prenons un exemple. La 450SR est la moto sportive de milieu de gamme la plus vendue sur le marché asiatique. En Europe aussi, elle est très demandée, plus que l’on aurait pu s’y attendre. Et CFMOTO y croit dur comme fer, et c’est pourquoi la première moto qui utilisera le trois cylindres de 675 cm3 tant attendu sera une moto sportive (en témoigne le sigle “SR” qui désignera certainement à l’avenir les modèles sportifs de la marque). On ne sait pas grand-chose de cette moto, seulement quelques photos d’un prototype camouflé sur la piste, mais on peut déjà en dire plus sur le moteur trois-cylindres.

Comme on nous l’a dit, il s’agit en fait du bicylindre de la 450 auquel on a ajouté un cylindre. Calculatrice en main, avec les mesures d’alésage et de course de la 450SR (77 x 55,2 mm) et en les multipliant par trois, on obtient une cylindrée de 675 cm3. Un moteur qui n’a pas des mensurations énormes (le triple de Triumph est plus puissant à cet égard), mais qui pourra néanmoins tourner à très haut régime, jusqu’à 12 300 tr/min. La puissance maximale n’a pas encore été annoncée, mais on parle de “plus de 100 ch” (101 semble être le chiffre le plus fiable) pour une capacité d’accélération de 0 à 100 km/h en 3 secondes. On imagine une bonne traction à bas et moyen régime, et il y a une raison à cela : il s’agit d’un moteur destiné à équiper plusieurs modèles (il est aujourd’hui impensable de concevoir un moteur pour équiper un seul modèle), probablement même un enduro de milieu de gamme, une moto qui demande du couple et de la poussée à bas régime. L’un de ses points forts, cependant, ne sera pas tant sa puissance maximale que son extrême compacité : dérivé d’un twin, il conserve également de très petites dimensions (vu de visu, il est vraiment petit !) et sera apparemment le plus léger des moteurs trois cylindres de même cylindrée (Triumph, MV Agusta et Zontes, qui a présenté à l’EICMA un tout nouveau trois-cylindres de 699 cm3). Et l’on parle là d’un moteur de moins de 55 kg, soit environ 10 kg de moins que les moteurs de même architecture. Il s’agit donc d’un moteur axé sur la légèreté, comme en témoignent certaines des solutions adoptées : distribution avec double arbre à cames actionné par une chaîne, 4 soupapes par cylindre, bloc-cylindres en aluminium, soupapes en alliage de cobalt (ce qui devrait garantir une meilleure fiabilité et durabilité), vilebrequin à faible inertie et pistons en aluminium forgé. Il aurait été testé pendant 200 heures consécutives sur le banc d’essai sans qu’aucune défaillance n’ait été signalée.

Il est difficile de dire avec certitude quand la première moto équipée de ce moteur arrivera, mais étant donné la croissance de la marque, ce ne devrait plus tarder

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